Moulin de Laffaux
L'église de Laffaux conserve une plaque commémorative de la citation que le général Pétain accorda au bataillon de fusiliers marins le 15 octobre 1918 "...troupe splendide d'un esprit magnifique qui n'a cessé au cours de la campagne de donner les preuves les plus éclatantes de son esprit de sacrifice..."
Le dernier dimanche du mois de novembre, la FAMMAC organise une cérémonie commémorative au cours de laquelle sont évoqués ces combats où périrent tant de nos valeureux fusiliers-marins.
Historique des combats au Moulin de Laffaux
La lecture de ce texte est faite à chaque anniversaire des combats du «Moulin de Laffaux», lors des cérémonies à la stèle)
JUSQU’AUX RIVES DE L’AILETTE
Au mois de novembre 1915, la glorieuse brigade de fusiliers-marins, la brigade Ronarc’h, était dissoute. Conservant ainsi aux Armées son drapeau à la fourragère, la décision fut prise de garder sur le front, en décembre 1915, un bataillon de marins. Le bataillon de fusiliers-marins, longtemps maintenu dans la région de Nieuport où il obtient sa cinquième citation à l’ordre de l’Armée, reçoit le 25 août 1918 l’ordre de repartir au combat et est rattaché au 1er corps d’Armée qui attaque en direction de l’Est la charnière de la ligne Hindenburg.
Le site du mont de Laffaux, constitué par un système de tranchées en excellent état d’entretien, présente une position extrêmement forte, tenue par la 1ère division prussienne dont la consigne est de tenir à tout prix.
Le 14 septembre 1918, à 5h30, le bataillon de fusiliers-marins qui est en première ligne depuis le 9 septembre, opérant avec la 29ème division d’infanterie, encadrée à droite par la 128ème division et à gauche par la 1ère division marocaine, reçoit l’ordre d’attaquer.
Alors qu’il fait encore nuit, un passage est ouvert à travers les réseaux de défense.
A 5h58, le bataillon, triomphant de la résistance ennemie, atteint le lieu-dit «Moulin de Laffaux», franchit les lignes de tranchées et, emporté par son élan, dépasse même son objectif. Les «» sont vidées de leurs occupants et un petit bois sur les pentes du ravin d’Allemant est enlevé à la baïonnette et ses défenseurs faits prisonniers.
L’ennemi réagira vigoureusement, le bataillon le poursuivra néanmoins, pas à pas, jusqu’aux rives de l’Ailette, mais ne pourra le forcer à lui seul, tant celui-ci dispose de moyens en personnel et en matériel considérables.
C’est sous la pression du 1er corps d’Armée que les Allemands abandonneront enfin cette ligne. Les couleurs françaises flotteront sur Laon. Le bataillon épuisé sera mis au repos. Ses pertes auront été lourdes18 officiers, 430 officiers-mariniers, quartiers-maitres et marins mis hors combat, soit les trois-quarts de ses officiers et plus de la moitié de son effectif.
Il sera cité pour la sixième fois et la fourragère aux couleurs de la Légion d’honneur viendra récompenser ses sacrifices glorieux.
Le 13 juillet 1919, à la veille du «défilé de la Victoire», le drapeau des fusiliers-marins venus de Lorient recevait dans la cour de l’Hôtel de ville de Paris, des mains du Président de la République, Raymond Poincaré, la croix de la Légion d’honneur.
Beaucoup, parmi les anciens, manquaient à l’appelle souvenir de leur sacrifice anime aujourd’hui le cœur de leurs cadets, réunis pour perpétuer la mémoire de leurs anciens «Morts pour la France».
Créneaux de la mémoire ici nous accordâmes
Nos désirs de vingt ans au ciel en porte à faux
Ce n’était pas l’amour mais le Chemin des Dames
Voyageur souviens-toi du Moulin de Laffaux
Aragon Les Yeux d’Elsa